Ministère de l'Environnement de la
Pêche et du Développement Durable

Mahamat A Lazina : « Le Tchad est une République et non une forêt »

A la fin de sa visite sur le terrain sur le site pétrolier de Ximenia 3 dans le département de Lac-Iro, province du Moyen-Chari, très remonté, le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable, Mahamat Ahmat Lazina se confie à la presse.
Notre mission est de protéger l’environnement, c’est pourquoi la protection de l’environnement est une préoccupation majeure pour nous. Nous avons constaté sur le terrain que la CNPCI a détruit plusieurs arbres. Le comble est que cette société ne dispose pas d’un permis environnemental clair. Nous ne délivrons le permis aux sociétés qu’après une étude d’impact environnemental.
Le permis octroyé à la CNPCI lui permet de mener les travaux de recherches et autres dans la province du Salamat et non dans celle du Moyen-Chari. Il y a une pratique malsaine que nous avons constaté sur le terrain, la CNPCI traite directement avec la population. S’il arrive que pendant les travaux, vos arbres, vos jardins, vos champs sont touchés, la CNPCI traite directement avec vous, ce qui est en contradiction avec les textes et lois de la République. C’est très dangereux, car si cette société est là pour aider le pays à booster son économie celle-ci ne peut pas se permettre de détruire l’environnement, c’est qu’il y a problème.
Notre mission régalienne est de protéger l’environnement. C’est pourquoi, le Président du Conseil Militaire de Transition ainsi que le Premier Ministre de Transition mettent l’environnement au centre de leurs préoccupations. Nous sommes un pays, le Tchad est une République et non une forêt, nous avons textes et des lois. Quiconque est tenu de respecter ces textes et lois de la République. Nous allons laisser nos techniciens faire le travail d’évaluation de la destruction dans cette zone et nous allons à la fin infliger l’amende qu’il faut à cette compagnie qui versera au trésor public.
Nous suspendons aussi tous les permis environnementaux accordés à cette compagnie jusqu’à nouvel ordre afin de voir la situation au claire. La CNPCI ne peut pas profiter de la situation sociale de la population de cette zone pour détruire notre environnement, il est inacceptable. Ce que j’ai vu aujourd’hui sur le terrain est déplorable.
Propos recueillis par Edouard Takadji (APRP/MEPDD)